Historique
Pierre MERLIER est né le 14 octobre 1931 à Toutry, en Côte d’Or, où il effectuera sa scolarité. Elevé par ses grands-parents, il se sentira esseulé. Déjà intéressé par l’art, il dessine et sculpte, visite les églises pour y découvrir peinture et sculpture. A l’âge de 15 ans, il intègre l’atelier du sculpteur Auxerrois François Brochet qui lui enseigne la taille directe. Très rapidement, il va s’affranchir de son maître. Ses premières œuvres, taillées dans la pierre ou le bois, très colorées, sont cubistes jusqu’à son départ pour Berlin, appelé par l’armée. Là-bas il découvre l’expressionisme : Otto Dix, Egon Schiele, Munch… artistes qui influenceront définitivement son œuvre.
Véritable orfèvre du bois, dans des poutres de chêne, il fait naître des créatures robustes qui marchent, courent, inquiètes, implorantes, se cachant derrière leurs mains sensibles. Dans la série Ubu Roi, hommage à Alfred Jarry, les formes sont rugueuses, dépouillées, les ventres proéminents, le réalisme rude, acide.
Puis les poutres se font rares, mais on lui donne de l’orme et du tilleul plus faciles à travailler. Il utilise alors la tronçonneuse pour ébaucher, la ponceuse pour modeler les costumes, les crânes lisses (série des banquiers).
Il découvre au hasard d’un chemin des souches et des cerisiers arrachés : naît alors La Forêt Humaine. Corps d’hommes, de femmes taillés dans le tilleul surmontés de visages et de chevelures hirsutes ciselés dans les souches. Les cerisiers sont inversés : la racine devient la tête, les branches sont les bras et les jambes. A l’envers, comme le monde, dira-t-il.
Un ami lui apporte d’énormes morceaux de bois aux formes torturées dont il tire parti superposant et entremêlant des visages humains, des têtes d’animaux, des pustules, des cavités, sans oublier les mains, toujours présentes dans chaque sculpture de l’artiste.
Il recupère des chutes de bois dont il retire l’écorce encore présente, elles deviennent les Totems, mélange d’humains et d’oiseaux. Les expressions et les volumes sont renforcés par l’utilisation de la couleur et du trompe l’œil.
Tout aussi virtuose lorsqu’il modèle la terre (les Elections), sculpte le polyuréthane, au couteau et au papier de verre, recouvert ensuite de résine ou de papier avant d’être peint (Le Bicentenaire de la Révolution Francaise, La Visite au musee ou son Grand-père), ou peint è l’acrylique sur papier des foules de personnages, manifestations (Mai 68, le Football, des Scènes érotiques).
Tel un Daumier, il réalise quelques caricatures : le Géneral de Gaulle, Hitler, des hommes politiques. Il rend hommage à Klimt, peintre Autrichien dont l’œuvre la plus connue est le Baiser.
De 1974 à 1980, il réalise des sculptures monumentales abstraites au titre du 1 %
( Auxerre-, Charny,Saint-Florentin,Tonnerre,Bissy-Chambery, Decize, Die, Dijon, La Guerche sur Aubois, Hericourt, Beaune, Le Creusot (fresque de 109m de long), Montelimar, Paris 15eme, Ugine etc)
En 2012, alors que ses forces déclinent il abandonne tronçonneuse, ponceuse, rapes et gouges pour se consacrer uniquement à la peinture.
Pierre Merlier est décédé à Auxerre le 25 juillet 2017 laissant une œuvre prolifique : sculptures et bas- reliefs, terres cuites, bronzes, gravures, dessins, peintures… ( plus de 600 œuvres au Moulin du Saulce)
PRIX :
– 1956 Prix de la Jeune sculpture , Musee Rodin, Paris
– 1961, Bourse pour la Vocation, Fondation Marcel Bleustein-Blanchet
– 1969 Prix Despiau-Wlerick, Prix National des Beaux-Arts
– 1985 Prix de la Johnson France
– 2010 Prix de l’Academie Henri Boitat, Prix du public à Barbizon
MUSEES OU FONDATIONS :
– Fondation Ceres Franco, Montolieu, depuis 1993
– Musée du Rire et de l’Humour, Montreal, Quebec, depuis1990
– Musée du Sport, Paris depuis 1988
– Fondation Marcel Bleustein-Blanchet, depuis 1987
– Fondation Johnson France, depuis 1985
– Musée de mont de Marsan , depuis 1969
– Chateau de Piestany, Slovaquie, depuis 1968